Agenda républicain

Septidi. 17 THERMIDOR

Jour du Lin.

Septidi. 17, Lin. Ce genre de plantes est fort nombreux. Nous ne nous arrêterons qu’à celle qui est d’un si grand usage dans les arts. On la cultive dans les jardins pour l’agrément, et dans les champs pour le profit. Sa tige haute de deux pieds est simple et branchue vers son sommet. Ses fleurs sont d’un beau bleu et à cinq pétales. Il leur succède des fruits sphériques, renfermant dix semences dans dix capsules.

Cette plante est du nombre de celles dont l’aspect ne sauroit faire deviner l’usage. Sa culture est cependant la plus intéressante de toutes après celle des graminées. On la sème en Ventôse dans une terre grasse. On la sarcle pour enlever les herbes qui s’y attachent. Le lin est mûr en Thermidor. On l’arrache par tems sec, on le laisse sur les champs par grosses poignées plus ou moins de tems, selon la saison et le pays, afin qu’il y sèche encore. Dès-qu’il revient des champs, on en sépare la graine avec un peigne de fer appellé Drège ou grège. On rouit ensuite la tige comme celle du Chanvre ; quand il a reçu tous ces apprêts, on le met en cordons. Le meilleur lin est luisant, doux et fort.

Le lin cordé et filé sert à faire de la toile ; le plus fin est employé pour la batiste, pour la dentelle. Le fil tort sert à coudre.

La graine de lin est adoucissante, sa farine est résolutive. Elle fournit par expression une huile employée dans l’imprimerie et dans la peinture. Elle est la base de plusieurs vernis gras. Le son de la graine exprimée engraisse les bestiaux.