Agenda républicain
Septidi. 17 Prairial
Jour du Sureau.
Septidi. 17, Sureau. Arbrisseau dont les fleurs blanches rassemblées en ombelles, font un bel effet dans les haies er que l’on cultive à Paris dans les bosquets. Il est peu délicat, il croit dans toutes sortes de terreins, et reprend facilement de bouture.
Cet arbre sert à beaucoup d’usages ; son bois dur et liant est le meilleur, après le buis, que les tourneurs et les tabletiers puissent employer pour faire des tabatières, des peignes, etc. Les pipeaux dont parlent si souvent les poëtes bucoliques étoient faits de jeunes branches de sureau privées de leur moëlle. Les enfants s’en servent pour faire des petits instrumens appellés canonnières, avec lesquelles ils chassent au loin des bouchons d’étoupes ou de papier, au moyen de l’air refoulé. La moëlle sert à faire des mêches de lampe, on en fait aussi de petites colonnes sur lesquelles on fixe avec des épingles les insectes que l’on encadre. Les fleurs vertes mêlées au vinaigre, lui donnent une odeur aromatique. Ce mélange appellé vinaigre surar, est très-agréable en salade. La fleur se mange en friture ; elle se prend en infusion dans les rhumes et dans les maladies de poitrine ; on en ajouteau moût du raisin pour lui donner le goût du muscat. Les baies servent à foncer la couleur du vin. Enfin, c’est sur le tronc que se trouve un genre de champignon fort curieux, l’auriculaire.
Outre le sureau vulgaire, on trouve encore dans les champs, le sureau yèble, appellé vulgairement sureau en herbe, parce que sa tige est herbacée. La fleur ressemble du reste à celle du sureau.