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Jour du raifort

Agenda républicain

Aujourd’hui 2 décembre 2017, nous sommes aussi le 12 frimaire 226. Jour du raifort.

C’est la racine d’une plante crucifère, la silique est articulée et terminée par une corne arrondie.

On cultive cette plante pour sa racine qui se sert au commencement du dîner afin d’exciser l’appétit ; les botanistes l’appellent radix cultivé ; on le nomme vulgairement raifort cultivé ou raifort des Parisiens.

Il faut bien distinguer cette plante de celle appelée improprement raifort sauvage qui est une espèce de cochléaria.

Raifort dans l’encyclopédie du grand Diderot

raifort 12 frimaire

RAIFORT, s. m. (Hist. nat. Botan.) raphanus, genre de plante à fleur en croix, composée de quatre pétales. Le pistil sort du calice, & devient dans la suite un fruit ou une silique en forme de corne, épaisse, & d’une substance spongieuse, qui renferme deux rangées de semences arrondies. Ces rangées sont séparées l’une de l’autre par une pellicule très-mince. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Les racines du raifort sont assez longues, blanches en-dedans, d’un rouge vif en-dehors, & d’un goût moins piquant que le radis ; mais pour décrire cette plante en botaniste, il faut nécessairement abandonner les mots du vulgaire, & se servir des termes de l’art : ainsi, pour instruire le lecteur, nous le renvoyons au mot latin Raphanus, & au mot françois Rave ; car dans Paris même on confond le raifort avec la rave. (D. J.)

Raifort d’eau, (Botan.) espece de cresson ou de sisymbrium. Voyez Sisymbrium, Botan.

Raifort sauvage, (Diet. & Mat. méd.) grand raifort, grand raifort sauvage, cram, mouterdelle ; les feuilles de cette plante sont en usage en Médecine, mais sa racine l’est beaucoup davantage. Les gens de la campagne mangent cette derniere partie dans plusieurs pays. Elle est si âcre qu’il n’y a que les estomacs les plus forts, & les tempéramens les moins irritables à qui elle puisse convenir comme véritable aliment. On la rape dans plusieurs provinces d’Allemagne, & l’on en fait une espece d’assaisonnement pour les viandes, dont on se sert comme nous faisons de la moutarde ; aussi cette racine est-elle connue sous le nom de moutarde des Allemands. On emploie plus communément le raifort sauvage à titre de remede. Cette plante qui est de la classe des cruciferes de Tournefort, est une des celles dont l’alkali volatil spontané est le plus abondant & le plus développé ; elle tient par conséquent un rang distingué parmi les anti-scorbutiques alkalins. Elle est parfaitement analogue non-seulement quant aux qualités absolues, mais même quant au degré d’activité, au cochlearia. Elle est plus forte que le cresson, que la passerage, & même que la moutarde. Voyez tous ces articles, & sur-tout Cochlearia. On retire comme de cette dernière plante, des feuilles & des racines du raifort sauvage une eau distillée qui a aussi les mêmes vertus. Cette eau distillée est d’ailleurs éminemment recommandée comme un puissant diurétique. Sa dose ordinaire est d’environ quatre onces. On la mêle, selon les indications, avec du petit lait, avec du vin blanc, avec un bouillon, ou avec un aposème approprié. Le suc de la racine donné de la même manière & à la même dose est encore meilleur. Ces remèdes sont regardés comme une sorte de spécifique contre l’hydropisie & le rhumatisme, & ils réussissent en effet assez souvent dans le traitement de ces maladies. On les donne aussi avec succès dans l’asthme humide, & dans toutes les affections vraiment catharrales de la poitrine. On peut corriger le goût piquant du suc, & châtrer ou modérer son activité, en le réduisant sous forme de sirop, qu’on doit préparer par le bain-marie, comme le sirop anti-scorbutique de la pharmacopée de Paris dont cette racine est un ingrédient.

La racine du grand raifort sauvage entre encore dans la composition du vin anti-scorbutique, de l’eau antiscorbutique & de l’eau générale de la pharmacopée de Paris. Les feuilles & les racines entrent dans l’emplâtre diabotanum. (b)

Raifort, (Diete & Mat. médic.) raifort cultivé ou des jardins, rave des Parisiens, raifort ou rave des Parisiens rouge, raifort blanc, gros raifort blanc du Languedoc, où il est appelé rabé de segairé, c’est-à-dire, rave ou raifort de Meissonneur, radis blanc & radis noir.

C’est à une seule espece de plante qu’appartiennent les différentes racines désignées par ces différens noms ; elles ne sont que des variétés de la racine de raifort cultivé : les unes & les autres ont outre ces différences prises de leur forme & de la couleur de leur peau, d’autres variétés aussi accidentelles, fondées principalement sur leur diverse grosseur, sur la différente vivacité de leur goût, & enfin sur ce que leur tissu est plus ou moins dense, plus ou moins fibreux, plus ou moins succulent, fondant ou rempli d’eau ; mais tout cela ne met que très-peu de différences réelles entre les qualités diététiques & médicamenteuses de toutes ces racines, on peut les considérer comme une seule & unique matiere.

Le raifort tendre, tel qu’il est toujours quand il a été cultivé dans un terrein léger & assidument arrosé, & qu’on le cueille avant qu’il ait poussé sa tige, est un aliment très-agréable qui réveille par son goût vif l’appétit & le jeu des organes de la digestion, en même tems qu’il imprime à tous ces organes un sentiment de fraîcheur très-agréable par l’abondance de son eau ; c’est un alkali volatil spontané qui constitue le piquant de son goût : mais ce principe étant noyé dans une très-grande quantité d’eau, ne produit l’effet échauffant qui lui est propre que dans les sujets les plus sensibles, ou lorsqu’on mange des raiforts avec excès, sans les mêler avec d’autres alimens, ou enfin lorsqu’on mange ceux qui sont les plus piquans, ou ce qu’on appelle vulgairement les plus forts. Ces derniers ne sont bons que pour les estomacs vigoureux des paysans & des manœuvres ; mais tout bon estomac d’un sujet ordinaire de tout âge & de tout état digere très-bien plusieurs douzaines de petites raves de Paris, où elles sont douces & d’ailleurs excellentes, sur-tout lorsqu’on les mange pendant le repas, en les entremêlant avec les alimens ordinaires. Celles-là même pourroient plutôt nuire comme crudité aux estomacs foibles qui craignent les crudités, elles ne sont pas propres non plus aux personnes qui sont très-sujettes aux coliques venteuses ; le raifort est réellement un peu venteux.

L’usage des raiforts entiers, c’est-à-dire mangés à l’ordinaire, peut être regardé au contraire comme vraiment médicamenteux, & très-utile pour aider la digestion dans les estomacs paresseux & sujets aux congestions de sucs acides, par exemple, chez les mélancoliques : cet aliment est encore éminemment propre aux scorbutiques. Voyez Scorbut.

Le suc de raifort cultive est un diurétique des plus éprouvés, qu’on emploie fort communément & avec succès toutes les fois que les puissans diurétiques sont indiqués, dans le traitement de l’hydropisie, les affections des voies urinaires, de l’asthme, &c. la dose ordinaire est de trois à quatre onces prises le matin à jeun pendant quelques jours consécutifs. On édulcore quelquefois ce suc avec le sucre, ou quelque sirop approprié, & principalement lorsqu’on l’ordonne contre l’asthme.

On pourroit retirer par la distillation une eau & un esprit de raifort qui seroient fort analogues quant à leurs vertus absolues, aux mêmes produits du cochlearia, du cresson, du raifort sauvage, &c. mais comme ceux du raifort seroient très-inférieurs en degré de concentration, & par conséquent d’activité à ces dernieres substances, qu’on peut d’ailleurs affoiblir au besoin autant qu’on veut, on n’emploie point ordinairement l’eau ni l’esprit de raifort.

Les semences de raifort s’emploient aussi quelquefois en Médecine, mais fort rarement ; elles contiennent les mêmes principes médicamenteux que la racine ; mais comme ces semences sont peu succulentes, il faut les écraser dans de l’eau, ou dans une liqueur aqueuse, les y laisser macérer pendant une heure, & les exprimer ; la liqueur qui provient de cette opération équivaut à-peu près au suc de la racine.

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2018 est l’année de la révolution…

… de l’agenda républicain à tout le moins.

L’agenda républicain est né il y a maintenant plus de trois ans. Projet amateur à ces débuts, il m’a permis d’apprendre beaucoup et de développer toute une activité professionnelle autour du papier, de l’organisation du temps et des hommes (la petite fabrique).

Le développement de cette activité m’a pris un temps que je n’ai pu investir dans l’agenda républicain, enfin particulièrement dans sa promotion.

Peut être est ce que le froid qui me pousse à rester devant mon poste de travail plus longtemps, mais un nouvel élan me pousse à remettre l’agenda républicain hauts dans mes priorités.

Une nouvelle ère agendaire commence.

Peut être avez-vous lu mon article sur l’agenda prodigieux, mais l’agenda a évolué dans sa version 2018.

J’ai le plaisir de vous présenter l’agenda républicain révolutionné…

L’agenda républicain, liberté et égalité

Tout d’abord, le nouvel agenda est inspiré du concept bullet journal, pour sa partie pointillée. Le recours aux pointillés permet de s’affranchir de la rectitude des lignes et ouvre un univers vertical ou même circulaire à des feuilles qui ne s’organisaient qu’horizontalement.

agenda pointillé

Les pointillés offrent donc une plus grande liberté de tracé et ouvre donc les portes de la création à ceux qui ont le temps et la capacité. N’ayant personnellement, ni le temps, ni la capacité créative, j’ai donc imaginé un agenda qui offre des espaces de liberté créative, et d’autres espaces ou les outils d’organisation typiques de l’agenda ont été revus et améliorés pour que tous, dans un principe d’égalité (sans distinction de disponibilité ou de capacités), puisse organiser leur temps du mieux possible.

Voici donc l’agenda républicain numéro deux.

Les pages liminaires

Lorsque vous ouvrirez votre agenda vous découvrirez deux pages d’index.

index

Ces deux pages sont prévues comme une table des matières où vous noterez le sujet et la page de l’agenda d’une information importante que vous pourriez vouloir retrouver plus tard.

Suivent deux pages de notes en pointillé. Celle de droite est titrée « légende ». Cet espace est destiné à indiquer la liste de tous les éléments que vous utilisez pour vous organiser (abréviations, couleurs, signes). Considérez tel Magellan, laissant à la postérité la carte de votre organisation. Il convient de laisser un moyen aux générations futures de déchiffrer votre organisation.

légende

Vous trouverez ensuite un calendrier annuel (sans vacances scolaires, celles-ci sont recensées sur celui de la 4ème de couverture) puis deux organisateurs annuel.

L’un tout à fait classique organisé comme un calendrier, mais avec de l’espace pour y noter une information chronologiquement, l’autre qui permet d’inscrire quelques événements chaque mois, sans avoir à respecter de chronologie ( à l’intérieur du mois).

organisation annuelle

Les pages du mois

Les pages du mois constitue un ensemble de 4 pages. Deux pages commencent le mois et se présentent ainsi :

pages de mois

Sur la page de gauche sont disposés un calendrier mensuel, une « to do list » (j’ai besoin de franciser ça :/ ) et un espace de note libre.

to do list

Sur la page de droite, j’ai inséré un organisateur mensuel pour pouvoir noter les éléments les plus importants du mois, que vous pouvez retrouver ici facilement.

Deux autres pages mensuelles finissent le mois. Elles sont toutes les deux pointillées et sont prévues pour servir de pages de notes.

Les pages hebdomadaires

Comme dans les agenda précédent, c’est là que toute l’action se passe.

organisation générale semaine

Elles sont divisées en deux partie, à gauche la partie égalitaire avec l’organisation commune à tous, à droite la partie « libertaire » où aucune ligne vient se mettre sur le chemin de votre création.

La partie de gauche présente plusieurs informations:

organisation semaine

La partie supérieure de la page présente plusieurs informations. De gauche à droite, le mois, (lisible horizontalement et verticalement (pour mieux vous repérer lors du feuilletage), l’année grégorienne et républicaine, le mois (toujours dans le même ordre), le numéro de la semaine, et enfin le calendrier mensuel avec la semaine en cours démarquée.

La partie des jours, présente la date grégorienne, et la date républicaine avec mention de l’intitulé républicain du jour.

Le coin de page

Nombreuse furent les personnes me réclamant un moyen de découper les coins de pages. Le procédé d’impression utilisé ne me permet pas de le faire et de garder un prix abordable. Mais pour ceux qui y tienne, j’ai ajouté un tracé pointillé qui indique la marque à respecter pour plier et déchirer soigneusement.

coin de page

Les évolutions de l’agenda républicain en lui même s’arrêtent là pour cette année. L’an prochain, je compte vous présenter une nouvelle couverture, y incorporer à nouveaux des éléments de l’histoire de la révolution. Le temps m’a manqué cette année pour cela.

La promotion de l’agenda

Le vent du changement souffle également sur le site internet. Je viens de mettre en place une nouvelle mise en page. Je vais republier et enjoliver les articles de l’intitulé des jours républicains.

Un ménage va être fait sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Notamment, j’ai mis au point un convertisseur de calendrier, mais qui a cessé de fonctionner à la suite d’une attaque en DooS du site sur lequel il était hébergé.

Je pense également revoir l’application de l’agenda républicain, qui n’en ai pas vraiment un (juste un « add-on » au calendrier de google).

Voilà des nouvelles et voilà des pistes à explorer pour l’année et les années à venir.

Révolutionnairement,

Julien B.

19 PLUVIOSE – Jour de la Pulmonaire

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Nonodi 19 PLUVIOSE

Jour de la Pulmonaire.

Nonodi 19, Pulmonaire. C’est une plante à cinq étamines, dont l’entrée de la colorole est fermée par quelques poils. Les feuilles sont rudes, vertes et tachetées de blanc. On en connoît deux espèces, la pulmonaire officinale, et la pulmonaire élancée, dont les feuilles sont plus étroites. La première est celle dont on fait usage. Les Anglais en mangent la feuille cuite avec du beurre, parce qu’on vante ses vertus contre les affections du poulmon ; mais son efficacité n’est rien moins que certaine. On cultive quelquefois cette plante dans nos jardins.

18 PLUVIOSE – Jour du If

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Octodi 18 PLUVIOSE

Jour du If.

Octodi 18, If. Cet arbre appartient au genre taxus. Il y en a quatre espèces, dont une seule, le taxus baxifère, l’if, se trouve en France. L’if est dioïque ; on le cultive dans les bosquets et dans les parterres, à caufe de sa verdure, qui se conserve pendant l’hiver. Ses feuilles sont semblables à celles du sapin, mais plus foibles et plus pointues, et disposées comme les dents d’un peigne.

L’if est de tous les arbres celui qui souffre la taille avec le moins d’inconvénient. Il prend toutes sortes de formes sous le ciseau du jardinier : il en fait des vases, des boules, etc. Cet usage de tourmenter ainsi la nature existe encore, principalement en Hollande, mais les Français en ont senti depuis long-tems le ridicule. On n’employe plus l’if que pour former des haies de clôture et des palissades. On en voit dans les anciens jardins qui frment des cônes et de hautes pyramides quadrangulaires. C’est en Messidor que la taille de l’if se fait avec le plus de succès et d’avantage.

17 PLUVIOSE – Jour du Lichen

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Septidi 17 PLUVIOSE

Jour du Lichen.

Septidi 17, Lichen. Ce genre de cryptograme est extrêmement curieux : il est ainsi nommé d’un mot grec, parce qu’il semble lécher la surface des corps. Il appartient à l’ordre des algues ; sa fructification, malgré les recherches des plus célèvres cryptogamistes, n’a pas encore été bien déterminée.

Les lichens sont des expansions végétales qui se présentent sous plusieurs formes. On les distribue en différentes familles, les lichens lépreux, les lichens flyphifères, c’est-à-dire portant des espèces de godets ; les lichens foliacés, coriaces, ramifiés, filamenteux, etc. Ces noms désignent assez leur conformation.

Ils habitent sur différentes substances, sur la pierre la plus tendre, ou sur la roche la plus dure ; sur la terre ou le gazon ; enfin sur une foule d’arbres différens dont ils prennent le nom, et dont ils peuvent servir à déterminer l’espèce. Ainsi on dit le lichen du hêtre, le lichen du prunier, etc, etc. Ils se trouvent également sur les arbres morts et sur les arbres vivans.

Les lichens paroissent principalement pendant l’hiver, et dans cette saison ou tout semble mort dans la nature, ils offrent au botaniste un vaste sujet de recherches et d’observations. C’est alors qu’on peut surtout suivre leur fructification. Dans l’été ils sont secs et friables, mais la pluie les ranime et les rend plus tenaces et plus vigoureux.

Beaucoup de personnes otn cru que les lichens nuisent aux arbres qui en sont quelquefois couverts. On a cherché les moyens de les détruire, cependant ce ne sont point des plantes parasites ; ils ne dérobent aucun aliment à la substance sur laquelle ils végètent. Ainsi, au lieu de nuire aux arbres, ils leur sont utiles pour les défendre du froid, et ils suppléent à l’écorce enlevée par un accident quelconque.

Les usages des lichens sont très-multipliés ; leur emploi dans l’économie est très-varié. Les lichens sont le fondement de toute végétation ; les crustacés s’attachent aux rochers les plus lisses et les plus polis où aucune plante ne pourroit croître ; ils y sont entretenus par l’air et par la pluie, et se détruisent en une terre extrêmement tenue, sur laquelle les lichens embriqués peuvent établir leurs foibles racines. Ces lichens putréfiés se changent en une terre sur laquelle les hypnes, les mnies, les polytrics et différentes autres mousses peuvent trouver leur nourriture. Cette terre, en augmentant devient propre aux plantes et enfin aux plus grands arbres. Au bout de quelques siècles, des forêts peuvent se former ainsi, dans les îles, au milieu des mers. Les lichens servent encore à défendre les arbres de la rigueur du froid, à pomper leurs humeurs morbifiques, et sont un excellent engrais. Tel est leur emploi sur les arbres vivans, mais ils contribuent aussi à accélérer la destruction des arbres morts ; ils commencent à diviser leurs fibres en y laissant pénétrer l’humidité ; les champignons les aident dans cette opération ; les dermestes et les autres insectes l’achèvent.

Plusieurs lichens sont employés dans la médecine. Le lichen des chiens contre la rage, le lichen pulmonaire contre les maladies des poumons ; plusieurs sont considérés comme fébrifuges ; mais ces propriétés ne méritent pas toutes une égale confiance.

C’est sur-tout pour la teinture qu’on les recueille ; presque tous donnent une couleur rouge, en les macérant avec de l’urine et de la chaux, et peuvent être supplées au lichen orseille qui est celui dont on fait le plus d’usage. Quelques-uns donnent une couleurs jaune. Le lichen des chandeliers sert en Suède jaunir la chandelle. Enfin on retire de quelqu’autres une couleur bleue ou noire. Ceux qu’on destine à la teinture doivent être recueillis par un tems humide ; on les arrose, on les lave, on les sèche pour en extraire la teinture avec l’excipient convenable.

Les lichens servent encore à une foule d’autres usages : le lichen des rhènes est, dans les contrées glacées et arides, la nourriture de ces animaux ; ils y périroient sans lui. Le lichen d’Islande, le lichen velu se servent en Islande sur la table ; le lichen pulmonaire fournit des semelles de souliers. Le lichen tue-loup est ainsi nommé, parce que mêlé avec des noix pilées, on en fait usage pour détruire ces animaux. Les petits oiseaux construisent leur nid avec des lichens ; plusieurs lichens, réduits en poudre, existent dans la fabrication d’un pain qui soutient l’existence des malheureux habitants du Nord.

On voit combien un végétal si méprisable, en apparence, offre d’objets d’utilité, de curiosité, d’amusement et d’instruction.