4 Nivôse – Jour du Soufre

Agenda républicain

Quartidi 4 Nivôse

Jour du Soufre.

Quartidi 4, Soufre. C’est un corps combustible, sec et fragile, d’un jaune citron, qui n’a d’odeur que lorsqu’il est chauffé, et dont la saveur particulière est foible, quoique cependant très-sensible. Si on le frotte, il devient électrique et attire les corps légers. Si, lorsqu’il est en gros morceaux, on lui fait éprouver une chaleur douce, mais subite, comme en le serrant dans la main, il se brise en pétillant.

Le soufre se rencontre en grande quantité dans la nature, tantôt pur, et tantôt combiné. Il est crystallisé, en stalactite, ou pulvérulent ; il est le plus souvent combiné à différentes matières, principalement aux métaux dont il est le minéralisateur, et quelquefois à des matières calcaires, il forme alors un foie de soufre terreux, elle paroît être la nature des pierres calcaires fétides, comme la pierre de porc.

Le soufre se forme aussi de lui même dans les matières végétales et animales, qui éprouvent un commencement de putréfaction ; tel est celui qu’on ramasse sur les murs des étables, des latrines, et celui qu’on a trouvé dans les voiries des fossés de la bastille, celui qu’on observe dans le crottin de cheval frais, celui enfin qu’on retire de l’analyse du blanc-d’oeuf, et celle de la racine de patience et du cochléaria.

Le soufre tiré de la soufrière, orne les cabinets, mais ce n’est pas celui qu’on employe dans les arts ; ce dernier s’obtient par la distillation des pyrites. Après l’avoir retiré des cornues, on le fond pour le purifier et on le coule dans des tube de bois, c’est ainsi que se fait le soufre en canon ; quelquefois on le volatilise en petites parcelles appelées fleurs-de-soufre.

Ce combustible chauffé avec le contact de l’air, s’allume quand il est fondu, et brûle avec une flamme bleue ; si on le chauffe fortement, la flamme devient blanches et vive.

Le soufre sert à une infinité d’usages. Mêlé aux eaux, il constitue les eaux minérales sulphureuses, utiles dans beaucoup de maladies, telle sont celles de Cauterèts et de Barrège, de la vallée d’Emile, que l’on peut imiter en faisant passer dans de l’eau du gaz hydrogêne sulphuré. Ces eaux sont incisives et très-utiles dans les maladies de la peau, du poulmon, des articulations, dans les paralysies. Brûlé avec du nître dans des vaisseaux fermés, il donne l’acide sulphurique appelé vulgairement huile de vitriol ; mêlé avec le charbon et le salpêtre, il forme la poudre à canon.

Trituré avec du carbonate de potasse, du sel fixe de tartre bien sec, il constitue la poudre fulminante, dont l’effet est d’autant plus surprenant qu’il a lieu dans des vaisseaux ouverts ; mêlé avec du nître et de la sciure de bois, on en fait la poudre de fufion qui est en effet d’une nature très fondante. En tablettes, c’eft un excellent remède contre l’asthme ; mêlé à la graisse, il est souverain en friction pour guérir la galle et les autres maladies cutanées ; mais cette pommade tache le linge contre l’onguent mercuriel. Il sert à prendre des empreintes de cachet ; on en fait des mèches combustibles et des allumettes. Il entre dans les feux d’artifice ; sa vapeur fait périr les insectes et les animaux nuisibles. Elle blanchit les soies, mais on lui préfère aujourd’hui le gas muriatique oxygêné.

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s