15 VENTOSE – Jour de la CHEVRE

Agenda républicain

Quintidi 15 VENTOSE

Jour de la CHEVRE.

Quintidi 15, CHEVRE. C’est la femelle du bouc, ce mammifère est pétulant, il saute, s’éloigne, s’approche, bondit, se montre et se cache par caprice ; il témoigne pour l’homme plus d’attachement que la brebis ; la chèvre est aisée à nourrir, les arbrisseaux épineux et les herbes les plus grossières lui sont bonnes ; elle aime à brouter sur les cimes des rochers escarpés et sur le bord des précipices ; elle résiste à l’inclémence des saisons dès l’âge de sept mois. Elle peut engendrer, mais on attend ordinairement qu’elle en ait dix-huit ; elle vit dix à douze ans. Elle coûte peu à nourrir, et cependant son produit est assez considérable ; on vend la chair au boucher quoiqu’elle soit moins bonne que celle du mouton : le suif au chandelier ; le poil quoique plus rude que les laines, sert à faire d’excellentes étoffes ; la peau se matoquine ; elle est employée pour les souliers fins ; son lait est plus sain et meilleur que celui de la brebis ; il fait d’excellens fromages ; mais il donne peu de crème ; les chèvres se laissent traire par les enfans, et leur lait est pour eux une bonne nourriture. On en a eu plusieurs exemples ; c’est de-là que dérive lafable de la chèvre, Amalthée, nourrice de Jupiter, dont les poëtes ont pris la corne pour le symbole de l’abondance.

La chèvre porte cinq mois ; elle met bas au commencement du sixième un chevreau qu’elle allaite pendant cinq ou six semaines ; elle a quelquefois deux ou trois chevreaux, mais rarement quatre ; elle produit jusqu’à l’âge de sept ans. Alors on l’engraisse ; on coupe à l’âge de six mois le chevreau que l’on ne destine pas à la multiplication du troupeau. Sa chair approche de l’agneau ; mais elle a un goût légèrement sauvage. C’est à Grenoble et à Blois que se font une grande partie de ces gants blancs et souples qui se fabriquent avec se peau.

Dans la plupart des climats chauds, on nourrit des chèvres en grande quantité et on ne leur donne point d’étable. En France, elles périroient si on ne les mettoit pas à l’abri pendant l’hiver. On peut se dispenser de leur donner de la litière, mais il leur en faut pendant l’hiver, et comme toute humidité les incommode beaucoup, on ne les laisse pas coucher sur leur fumier et on leur donne souvent de la litière fraîche. On le fait sortir de grand matin pour les mener aux champs ; l’herbe chargée de rosée leur fait grand bien ; comme elles sont indociles et vagabondes, un homme quelque robuste et quelqu’agile qu’il soit, n’en peut guères conduire que cinquante. On ne les laisse pas sortir pendant les neiges et les frimats ; on les nourrit à l’étable, d’herbes et de petites branches d’arbres cueillies en automne, de choux, de navets et d’autres légumes ; plus elles mangent, plus la quantité de leur lait s’accroît et pour entretenir et augmenter encore cette abondance on les fait beaucoup boire, et on leur donne quelquefois du salpêtre et de l’eau salée.

On conduit les chèvres en troupeau avec les moutons, elles ne restent pas à leur suite mais elle les précèdent toujours ; il vaut mieux les mener paître séparément sur les collines ; elles aiment les lieux élevés et les montagnes escarpées, et trouvent autant de nourriture qu’il leur en fait, dans les friches dans les terreins incultes et dans les terres stériles. On doit les éloigner des endroits cultivés, les empêcher d’entrer dans les bleds, dans les vignes, dans les bois taillis ou elles font un grand dégât. Les arbres dont elles broutent avec avidité les jeunes pousses et l’écorce tendre, périssent presque tous. Elles craignent les lieux humides, les pâturages gras : on en élève rarement dans les pays de plaine, elles s’y portent mal et leur chair est de mauvaise qualité.

La couleur de la chèvre est en général noire, mêlée d’un peu de brun. On en connoît plusieurs variétés, une des plus remarquables est la chèvre d’Angora, originaire de Syrie, elle a les oreilles pendantes, le poil long et fourni ; les cornes du mâle s’étendent horizontalement en spirale de chaque coté de la tête, à peu près comme un tire-bourre ; celles de la femelle sont courtes et se recourbent en arrière, en bas et en avant : leurs contours et leur direction varient. Ces chèvres se mêlent et produisent avec les nôtres, même dans nos climats ; leur poil très-long et très fourni est si fin qu’on en fait des étoffes aussi belles et aussi lustrées que nos étoffes de soie. La chèvre mambrine, autre variété qui approche de la chèvre d’Angora, donne beaucoup de lait, il est d’assez bon goût et les Orientaux le préfèrent à celui de la vache et du buffle femelle.

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