La loi laisse à chaque individu à distribuer lui-même ses jours de travail et de repos, à raison de ses besoins, de ses forces, et selon la nature de l’objet qui l’occupe. Mais comme il importe que les fonctionnaires, les agents publics qui sont comme autant de sentinelles placées pour veiller aux intérêts du peuple, ne quittent leur poste que le moins possible, la loi ne tolère de vacances pour eux qu’au dernier jour de chaque décade.
Les caisses publiques, les postes et messageries, les établissements publics d’enseignement, les spectacles, les rendez-vous de commerce, comme bourses, foires, marchés, les contrats et conventions ; tous les genres d’agence publique qui prenaient leurs époques dans la semaine, ou dans quelques usages qui ne concordaient pas avec le nouveau calendrier, doivent désormais se régler sur la décade, sur le mois ou sur les sanculottides.
Le conseil exécutif, les corps administratif, les municipalités, doivent s’empresser à prendre toutes les mesures que peut leur suggérer l’amour de l’ordre et du bien public, pour accélérer les changements que demande la nouvelle division de l’année, dans leurs fonctions respectives.
C’est aux bons citoyens, aux sociétés populaires, aux soldats de la patrie, qui se montrent les ennemis implacables de tous les préjugés, à donner l’exemple dans leurs correspondances publiques ou privées, et à répandre l’instruction qui peut faire sentir les avantages de cette loi salutaire.
C’est au peuple français tout entier à se montrer digne de lui-même, en comptant désormais ses travaux, ses plaisirs, ses fêtes civiques, sur une division du temps créée pour la liberté et l’égalité, créée par la révolution même qui doit honorer la France dans tous les siècles.
De la décade
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