INSTRUCTION SUR L’ERE DE LA REPUBLIQUE ET SUR LA DIVISION DE L’ANNEE,

DECRETEE par la Convention Nationale, le 27 Vendémiaire, pour être mise à la suite du Décret.

 PREMIERE PARTIE.

Des motifs qui ont déterminé le Décret.

 La nation française, opprimée, avilie pendant un grand nombre de siècles par le despotisme le plus insolent, s’est enfin élevée au sentiment de ses droits et de la puissance à laquelle ses destinées l’appellent. Chaque jour, depuis cinq ans d’une révolution dont les fastes du monde n’offrent point d’exemple, elle s’épure de tout ce qui la souille ou l’entrave dans sa marche, qui doit être aussi majestueuse que rapide. Elle veut que sa régénération soit complète, afin que ses années de liberté et de gloire marquent encore plus par leur durée dans l’histoire des peuples, que ses années d’esclavage et d’humiliation dans l’histoire des rois.

Bientôt les arts vont être appelés à de nouveaux progrès par l’uniformité des poids et mesures, dont le type unique et invariable, pris dans la mesure même de la terre, fera disparaitre la diversité, l’incohérence, l’inexactitude, qui ont existé jusqu’à-présent dans cette partie de l’industrie nationale.

Les arts et l’histoire, pour qui le temps est un élément nécessaire, demandaient aussi une nouvelle mesure de la durée, dégagée de toutes les erreurs que la crédulité et une routine superstitieuse ont transmises des siècles d’ignorance jusqu’à nous.

C’est cette nouvelle mesure que la Convention nationale présente aujourd’hui au peuple français ; elle doit porter à-la-fois, et l’empreinte des lumières de la nation, et le caractère de notre révolution, par son exactitude, sa simplicité, et par son dégagement de toute opinion qui ne serait point avouée par la raison et la philosophie.

PREMIER.

 De l’Ere de la République.

L’ère vulgaire, dont la France s’est servie jusqu’à présent, prit naissance au milieu des troubles précurseurs de la chute prochaine de l’empire romain, et à une époque où la vertu fit quelques efforts pour triompher des faiblesses humaines. Mais, pendant dix-huit siècles, elle n’a presque servi qu’à fixer dans la durée les progrès du fanatisme, l’avilissement des nations, le triomphe scandaleux de l’orgueil, du vice, de la sottise, et les persécutions, les dégoûts, qu’essuyèrent la vertu, le talent, la philosophie, sous des despotes cruels, ou qui souffraient qu’on le fût en leur nom.

La postérité verrait-elle sur les mêmes tables gravées, tantôt par une main avilie et perfide, tantôt par une main fidèle et libre, les crimes honorés des rois, et l’exécration à laquelle ils sont voués aujourd’hui ; les fourberies, l’imposture long-tems révérées de quelques hypocrites, et l’opprobre qui poursuit enfin ces infâmes et astucieux confidents de la corruption et du brigandage des cours ? Non : l’ère vulgaire fut l’ère de la cruauté, du mensonge, de la perfidie et de l’esclavage ; elle a fini avec la royauté, source de tous nos maux.

La révolution a retrempé l’âme des Français ; chaque jour elle les forme aux vertus républicaines. Le temps ouvre un nouveau livre à l’histoire ; et dans sa marche nouvelle, majestueuse et simple comme l’égalité, il doit graver d’un burin neuf et pour les annales de la France régénérée.

Tous les peuples qui ont occupé l’histoire, ont choisi dans leurs propres annales l’événement le plus saillant, pour y rapporter tous les autres, comme à une époque fixe.

Les Tyriens dataient du recouvrement de leur liberté.

Les Romains, de la fondation de Rome.

Les Français datent de la fondation de la liberté et de l’égalité.

La révolution française, féconde, énergique dans ses moyens, vaste, sublime dans ses résultats, formera pour l’historien, pour le philosophe, une de ces grandes époques qui sont placées comme autant de fanaux sur la route éternelle des siècles.

 I I

 Du commencement de l’Ere et de l’Année

Le commencement de l’année a parcouru successivement toutes les saisons, tant que sa longueur n’a pas été déterminée sur la connaissance exacte du mouvement de la terre autour du soleil.

Quelques peuples ont fixé le premier jour de leur année aux solstices, d’autres aux équinoxes, plusieurs, au lieu de le fixer sur une époque de saison, ont préféré de prendre dans leurs fastes une époque historique.

La France jusqu’en 1564 a commencé l’année à Pâques. Un roi imbécile et féroce, le même qui ordonna le massacre de la Saint-Barthelemi, Charles IX, fixa le commencement de l’année au premier janvier, sans autres motifs que de suivre l’exemple qui lui était donné. Cette époque ne s’accorde ni avec les saisons, ni avec les signes, ni avec l’histoire du temps.

Le cours des évènements nombreux de la révolution française présente une époque frappante, et peut-être unique dans l’histoire, par son accord parfait avec les mouvements célestes, les saisons et les traditions anciennes.

Le 21 septembre 1792, les représentants du peuple, réunis en Convention nationale, ont ouvert leur session, et ont prononcé l’abolition de la royauté. Ce jour fut le dernier de la monarchie : il doit être le dernier de l’ère vulgaire et de l’année.

Le 22 septembre ce décret fut proclamé dans Paris ; ce jour fut décrété le premier de la République ; et ce même-jour, à neuf heures dix-huit minutes trente secondes du matin, le soleil arriva à l’équinoxe vrai d’automne, en entrant dans le signe de la Balance.

Ainsi l’égalité des jours aux nuits était marquée dans le ciel, au moment même où l’égalité civile et morale était proclamée par les représentants du peuple français, comme le fondement sacré de son nouveau gouvernement.

Ainsi le soleil a éclairé à-la-fois les deux pôles et successivement le globe entier, le même jour où, pour la première fois, a brillé dans toute sa pureté, sur la nation française, le flambeau de la liberté qui doit un jour éclairer tout le genre humain.

C’est après quatre ans d’efforts que la révolution est arrivée à sa maturité en nous conduisant à la République, précisément dans la saison de la maturité des fruits, dans cette saison heureuse où la terre fécondée par le travail et les influences du ciel, prodigue ses dons et paye avec magnificence à l’homme laborieux ses soins, ses fatigues et son industrie.

Les traditions sacrées de l’Egypte, qui devinrent celles de tout l’Orient, faisaient sortir la terre du chaos sous le même signe que notre République, et y fixaient l’origine des choses et du tems.

Ce concours de tant de circonstances imprime un caractère religieux et sacré à cette époque, une des plus distinguées dans nos fastes révolutionnaires, et qui doit être une des plus célébrées dans les fêtes des générations futures.

La Convention nationale vient de décréter que l’ère des Français et la première année de leur régénération ont commencé le jour de l’équinoxe vrai d’automne, qui fut celui de la République ; et elle a aboli l’ère vulgaire pour les usages civils.

L’ère de Séleucus commença aussi à l’équinoxe d’automne, 312 ans avant l’ère vulgaire. Elle fut suivie par les peuples d’Orient de toutes les croyances, les adorateurs du feu comme les descendans d’Abraham, les chrétiens comme les Mahométans ; les Juifs ne l’ont abandonnée qu’à l’époque de leur dispersion dans l’Occident, en 1040. L’année ecclésiastique des Russes, et l’année des Grecs modernes, commence encore au mois de septembre.

La première table donne le jour et l’heure de l’équinoxe d’automne pour plusieurs années.

 I I I.

 De la longueur de l’Année.

 La longueur de l’année a suivi chez les différents peuples les progrès de leurs lumières ; long-tems on l’a faite de 12 mois lunaires, c’est-à-dire de 354 jours, tandis que la révolution de la terre autour du soleil, qui seule règle les saisons et le rapport des jours aux nuits, est de 365 jours, 5 heures, 48 minutes, 49 secondes.

Ce n’est qu’en intercalant, tantôt des jours, tantôt des mois à des intervalles réguliers, qu’on ramenait pour quelque temps la coïncidence de l’année civile avec les mouvements célestes et les saisons. Toutes ces intercalations, faites sans règles fixes, réparaient momentanément les effets d’une computation vicieuse, et en laissaient subsister la première cause.

Les Egyptiens, quinze cens ans, et les Babyloniens, sept cent quarante-six ans avant l’ère vulgaire, se rapprochèrent des vrais principes, en faisant leur année de trois cent soixante-cinq jours.

Jules-César, en sa qualité de dictateur et de pontife, appela auprès de lui, deux ans après la bataille de Pharsale, Sosigènes, astronome célèbre d’Alexandrie, et entreprit avec lui la réforme de l’année. Il proscrivit l’année lunaire introduite par Romulus, et mal corrigée par Numa. L’erreur cumulée qu’il attaquait avoir produit, après plusieurs siècles, un tel dérangement dans les mois, que ceux d’hiver répondaient à l’automne, et que les mois consacrés aux cérémonies religieuses du printemps correspondaient à l’hiver.

Cette discordance fut détruite par Jules-César, qui intercala quatre-vingt-dix jours entre novembre et décembre. Cette année, qui fut en conséquence de quatre cent quarante-cinq jours, fut appelée l’année de la Confusion. Il ordonna de plus que tous les quatre ans on intercalerait un jour après le sixième des calendes de mars. Ce jour fut appelé le second sixième, ou bissextus ; de-là le nom de bissextile donné à l’année qui reçoit ce jour intercalaire, ce nom ne convient plus depuis qu’on ne se sert plus des calendes[1].

Cette réforme supposait l’année solaire de trois cent soixante-cinq jours et six heures, c’est-à-dire de onze minutes onze secondes plus longue qu’elle n’est réellement.

En 1582, cette erreur avait produit, par sa cumulation, un nouveau dérangement dans l’année. Grégoire XIII, alors pontife, entreprit, avec des astronomes, une nouvelle réforme ; il ôta dix jours au mois d’octobre de cette année, et ordonna que, sur quatre années séculaires, une seule serait bissextile. L’erreur de la computation julienne avait réellement produit un dérangement de plus de douze jours ; mais les astronomes qui dirigèrent cette réforme supposaient l’année plus longue de vingt-trois secondes qu’elle ne l’est réellement[2].

Cette réforme de Gregoire a été cependant adoptée successivement par toute l’Europe, excepté la Russie et la Turquie. Les Grisons ne voulaient que cinq jours de correction ; ils craignaient de compromettre l’honneur du protestantisme, en condescendant à adopter la correction toute entière proposée par la cour de Rome.

Aujourd’hui beaucoup plus éclairé, on sent l’inutilité de ces réformes préparées à l’avance pour plusieurs siècles, et qui ont fait le désespoir des chronologistes, des historiens et des astronomes.

En suivant le cours naturel des choses, et cherchant un point fixe dans les mouvements célestes bien connus aujourd’hui, il sera toujours facile de faire coïncider l’année civile avec l’année solaire, par des corrections qui se feront successivement, aussitôt que les petites différences cumulées auront produit un jour. C’est dans cet esprit qu’a été rédigé l’article X du décret.

 I V.

 De la Franciade.

 C’est après quatre ans de révolution, et dans l’année bissextile, que la nation, renversant le trône qui l’opprimait, s’est établie en république. La première année de l’ère nouvelle commencerait une nouvelle période de quatre ans, si Jules César et Grégoire XIII, en plaçant la bissextile, avoient moins consulté leur orgueil que la rigueur de la concordance astronomique, et si jusqu’à-présent nous n’avions été les serviles imitateur des Romains.[3] La raison veut que nous suivions la nature, plutôt que de nous traîner servilement sur les traces erronées de nos prédécesseurs. Nous devons donc fixer invariablement notre jour intercalaire dans l’année la position de l’équinoxe d’automne comportera. Après une première disposition que la concordance avec les observations astronomiques rend nécessaire, la période sera de quatre ans. Ce n’est qu’après cent vingt-neuf ans, environ, qu’on devra retrancher le jour intercalaire à l’une de ces périodes.

En mémoire de la révolution, la période de quatre ans est appelée la Franciade, et le jour intercalaire qui la termine, jour de la Révolution. C’est le sixième des Sanculottides, de-là le nom de Sextile donné à l’année qui le reçoit. Le décret consacre ce jour à des fêtes républicaines, qui rappelleront les principaux événements de la révolution. Les belles actions y seront proclamées et récompensées d’une manière digne de la partie qu’elles honorent.

La seconde table fait connaitre l’ordre des Franciades ; on y voit que nous sommes à la troisième année de la première Franciade.

 V.

 De la division et de la sous-division de l’Année

 Du Mois. La succession de la nuit et du jour, les phases de la lune et les saisons, présentent à l’homme des divisions naturelles du temps. Le retour d’une même phrase de la lune marque une lunaison ou un mois lunaire ; le retour d’une même saison marque l’année naturelle.

La route de la terre autour du soleil est divisée par les deux équinoxes et les deux solstices en quatre parties qu’elle ne parcourt pas dans des temps égaux ; de même les quatre saisons que cette division détermine, n’ont pas une durée égale.

De l’équinoxe d’automne au solstice d’hiver, on compte . . . . . . . . 90 jours.

Du solstice d’hiver à l’équinoxe du printemps. . . . . . . 89 .

De l’équinoxe du printemps au solstice d’été. . . . . . . 93

De-là à l’équinoxe d’automne93

Les quatre saisons, considérées comme divisions de l’année, présenteraient trop d’inconvénients pour les usages domestiques et civils, à raison de leur inégalité et de leur longueur : l’esprit, pour s’élever de la petite unité du jour à la grande unité de l’année, a besoin de plusieurs unités intermédiaires et croissantes qui lui servent à la fois d’échelle et de repos.

La lune se meut autour de la terre : et dans ses différentes positions, elle reçoit et réfléchit la lumière du soleil ; c’est ce qui détermine ses phases. Le retour de la même phase se répète douze fois dans l’année, et forme douze lunaisons ; chacune est à-peu-près de vingt-neuf jours douze heures et demie, ou, en compte rond, trente jours.

Les douze lunaisons font trois cent cinquante-quatre jours, c’est-à-dire onze jours de moins que l’année ordinaire. La lune ne nous offre donc pas, par ses mouvements, une division exacte de l’année, mais elle est trop utile au marin dont elle dirige souvent la marche, au voyageur, à l’homme laborieux des champs, et surtout à l’habitant du nord, pour qui elle supplée au jour dans les longues nuits d’hiver, pour ne pas appeler toute leur attention sur ses mouvements.

Les mois est donc une division utile : aussi tous les peuples connus l’ont-ils adoptée ; mais pour être commode, elle doit être toujours la même, et se rapprocher d’une lunaison, autant que le permet l’unité du jour, qui est la plus petite qu’on puisse emploier : or, vingt-neuf jours douze heures et demie est plus près de trente que de vingt-neuf, et le nombre décimal trente promet beaucoup plus de facilité dans les calculs.

Jusqu’à présent nos mois ont été inégaux entre eux, et discordants avec les mouvements de la lune. L’esprit se fatigue à chercher si un mois est de trente ou trente-un jours. Cette inégalité a pris naissance chez les peuples qui, faisant leur année trop courte, et ne trouvant pas dans la ressource des intercalations un moyen suffisant de correction, ajouteront un jour ou deux à quelques un de leurs mois.

Les Egyptiens, les plus éclairés des peuples de la haute antiquité, faisaient leurs mois égaux, chacun de trente jours, et complétaient l’année en la terminant par cinq jours épagomènes1, qui n’appartenaient à aucun mois. Cette division est simple : c’est celle que la convention a décrété pour l’annuaire des Français.

De la Décade. Les quatre phases de la lune présentent une division naturelle de la lunaison en quatre parties ; mais comme on ne pouvait diviser ni trente ni vingt-neuf par quatre, sans fraction, on a divisé vingt-huit ; et le nombre sept, qui en est résulté, a été pris pour la sous-division du mois ; on en a fait la semaine, à laquelle les astrologues et les mages de l’Egypte ont attaché toutes les erreurs, toutes les combinaisons cabalistiques dont elle était susceptible.

La superstition a transmis jusqu’à nous, au grand scandale des siècles éclairés, cette fausse division du temps qui ne mesure exactement ni les lunaisons, ni les mois, ni les saisons, ni l’année, et qui n’a pas peu servi dans tous les temps les vues ambitieuses de toutes les sectes. La fête du septième jour avait lieu chez les Païens comme chez les Juifs ; c’était un jour de prosélytisme et d’initiation.

L’annuaire d’un peuple qui reconnait la liberté des cultes doit être indépendant de toute opinion, de toute pratique religieuse, et doit présenter ce caractère de simplicité qui n’appartient qu’aux productions d’une raison éclairée.

La numération décimale, adoptée pour les poids et mesures, ainsi que pour les monnaies de la République, à raison de ses grands avantages pour le commerce et les arts, vient s’appliquer naturellement à la division du mois. Les trente jours qui le composent, divisés en trois parties égales, forment trois divisions de dix jours, que nous appelons pour cette raison Décade.

Ainsi l’année ordinaire est de 365 jours,

ou de 12 mois et cinq jours.

ou de 36 décades et demi.

ou de 73 demi-décades.

Dans les usages familiers, les cinq doigts de la main peuvent être affectés à désigner ordinalement les cinq jours de la demi-décade.

Du Jour. Les limites du jour et de la nuit, et le milieu de l’un et de l’autre, divisent naturellement le jour en quatre. Le champ du coq a servi long-tems aux Perses, et sert encore à quelques peuples des bords de la mer glaciale et de la mer blanche, à diviser le jour.

Les Romains le partageaient, du lever au coucher, en quatre parties de trois heures chacune, qu’ils nommaient prime, tierce, sexte et none. Quelques peuples de l’Orient divisaient le jour et la nuit séparément, chacun en douze parties, qui croissaient et décroissaient, suivant l’état du jour ou de la nuit ; de sorte que les parties du jour n’étaient égales à celles de la nuit qu’aux équinoxes. On abandonna cet usage, et on fit toutes les heures égales. La division du jour en douze heures a aussi eu lieu, mais celle en vingt-quatre a prévalu : les uns comptent de suite ; les autres comptent deux fois douze heures : c’est ce que font les Français.

On n’a pas toujours été d’accord sur la position du commencement du jour. Dans l’Orient on le plaçait au lever du soleil ; les astronomes le placent à midi : les Juifs et les Athéniens le plaçaient au coucher du soleil ; les Italiens commencent demi-heure après le coucher. La plupart des peuples de l’Europe comptent le jour de minuit à minuit. A Basle, on commence le jour une heure plus-tôt qu’ailleurs, en mémoire du service que rendit à cette ville celui qui rompit un complot de ses ennemis, en faisant sonner à l’horloge minuit pour onze heures.

La division de l’heure en soixante minutes, et de la minute en soixante secondes, est incommode dans les calculs, et ne correspond plus à la nouvelle division des instruments d’astronomie, si utiles pour la marine et la géographie, division décimale qui donne au travail plus de célérité, plus de facilité et de précision.

La Convention, pour rendre complet le système de numération décimale, a décrété, en conséquence, que le jour serait divisé en dix parties, chaque partie en dix autres, et ainsi de suite, jusqu’à la plus petite portion commensurable de la durée.

Cependant, comme les changements que cette division demande dans l’horlogerie ne peuvent se faire que successivement, elle ne sera obligatoire qu’à compter du premier jour, premier mois de la troisième année de la République.

[1]               Le mot calendrier, qui vient de calendes, seroit aussi très-impropre, si un très-long usage ne l’avoit consacré au point de faire oublier son origne ; les mots almanach ou annuaire, seroient plus exacts.

[2]               Il faut une période de 86,400 ans, pour que la différence exacte de l’année solaire à l’année civile ordinaire fasse un nombre de jours sans fraction. Ce nombre est de 20,929 ; c’est celui des jours intercalaires ou des années bissextiles qui doivent réellement avoir lieu pendant cette longue periode. Or, la reforme Julienne donne 22,350 bissextiles, et la reforme gregorienne en donne 21,679 : toutes les deux s’ecartent de la verite ; la premiere de 1,421 jours, la seconde de 750.

[3]               La IIme table fait connoitre la discordance qui règne entre les années bissextiles et les mouvemens célestes.Cette discordance est corrigée dans la nouvelle computation décrétée, comme on le voit dans la même table.

1               Ou surajoutés

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