quintidi 5 vendémiaire – Jour du Cheval

Agenda républicain

quintidi 5 vendémiaire

Jour du Cheval.

Quintidi 5, CHEVAL. Le cheval est un mammifère, on appelle ainsi tous les animaux à mamelles, parce que le mot quadrupède, pourrait aussi convenir au lézard et au crapaud, qui sont également quadrupèdes, quoique ces animaux soient rangés dans une classe bien différente. Le cheval forme un genre parmi les mammifères solipèdes. On réunit sous ce genre plusieurs espèces : l’âne, le zèbre donc je parlerai bientôt. Il existe encore quelques chevaux sauvages chez les Tartares Monguls, mais cette animal est si utile que sa domesticité remonte à la plus haute antiquité ; on trouve cependant quelques races domestiques, redevenues sauvages et indomptables.

La forme du cheval est connue de tout le monde, il est entre tous les mammifères un modèle de force et de beauté. La connaissance de ses qualités et de ses imperfections, celle de soigner ses maladies, de le conserver en santé, constituent sous le nom d’Hippiatrique, un art sur lequel on a composé un grand nombre de traités.

Le cheval est herbivore, on le nourrit avec du foin et des semences de graminées. La force de ses dents antérieures, qui sont tronquées et aplaties comme celles des ruminants lui permet de broyer ces substances. La jument porte son poulain pendant 290 jours. Les degrés successifs de l’accroissement des dents antérieures indiquent son âge pendant les huit premières années de sa vie ; passé ce tems ; il est hors d’âge, il ne marque plus, mais il peut rendre encore longtemps d’importants services, puisqu’il vit ordinairement vingt à vingt-cinq ans, et quelquefois plus de trente. Il est facile à blesser dans l’oreille, dans la sole et à la pointe du nez. Quelques insectes, tels que les taons, les conops et les mouches appelées stomoxes le tourmentent vivement malgré sa promptitude et sa dextérité à les chasser avec sa queue.

Le cheval dort beaucoup moins que l’homme, et souvent debout ou sur sa litière. On établit pour le reproduire et conserver les races des lieux où on réunit un grand nombre de juments ; on appelle ces établissements Haras ; leur conduite exige beaucoup des connaissances particulières.

C’est surtout pour la course et l’équitation que le cheval est considéré. La plus belle conquête que l’homme ait faite, est celle de ce superbe et fougueux animal, qui partage avec lui les fatigues de la chasse, les périls et la gloire des combats. Les anciens ont cru ne pouvoir mieux exprimer cette parfaite union de l’homme et du cheval que par la fable des Centaures, espèce de créature moitié homme, moitié cheval. Les poètes ont dit que Neptune disputant le prix de l’utilité avec Minerve, l’avait fait sortir de la terre d’un coup de son trident. Le talent de le dompter, de le dresser, de le conduire, enfin de le ménager est devenu un art, connu sous le nom d’équitation. Les différents pas du cheval, tels que le pas, le trot, le galop, l’amble, l’entrepas, composent ce qu’on appelle son allure.

Cet animal généreux et superbe, a la sole ou corne du pied assez délicate, les pointes les plus légères la pénètrent et produisent dans la chair des blessures très dangereuses ; il faut, pour garantir cette sole, destinée à défendre sa chair, la ferrer, et c’est l’emploi du maréchal.

Le cheval est si rapide à la course qu’on a vu des coureurs Anglais, traverser un espace de 82 pieds et demi de cette nation, en deux secondes. Ces courses étaient devenues en France un objet d’amusement, dédaigné aujourd’hui. Sous un régime où l’on ne doit considérer les choses que dans le rapport de leur utilité, nous aimons le cheval pour les commodités qu’il procure et surtout pour les ressources qu’il offre contre les infâmes ennemis de la république et de la liberté.

Le cheval partage avec le bœuf la culture des terres et le transport des charrois.

Les tartares mangent la chair du cheval ; elle était la nourriture de nos braves républicains pendant le siège de Mayence et de Condé. Le lait de jument ressemble assez au lait d’ânesse, les Tartares ont fait aigrir, et c’est leur boisson favorite, ils retirent de ce lait aigri un esprit ardent qui a les qualités de l’eau-de-vie. On dit la moelle du cheval utile dans les affections rhumatismales, mais cette propriété lui est commune avec toutes les graisses.

Le cheval mort est porté à l’écorcheur ; sa chair repaît les chiens, les loups, les corbeaux, les dermestes et tous les animaux carnassiers qui ont bientôt délivré la terre d’une charogne qui finiroit par infecter le pays par sa putridité. Les tanneurs préparent son cuir ; employé par les selliers et les bourreliers, il sert à faire les harnois. Le crin du col et de la queue sert à faire des boutons, des tamis, des toiles, des cordes, des archets d’instruments et à bourrer des selles, des sièges, des coussins et des matelas.

Le prétendu philtre appelé Hippomane par les anciens, et qu’ils plaçaient dans la tête du poulain, est une fable.

Il y a un grand nombre de variétés du cheval ; on en élève dans la plupart des départements de la république.

Les médailles de Phénicie, portent l’empreinte d’un cheval, symbole de l’estime que les Phéniciens faisaient de ces animaux ; les cavaliers Numides étaient en effet très célèbres.

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